Tatoun raconte

Chapitre I

Découverte


Le ciel était gris foncé, presque noir, si bien que Lil devrait bientôt allumer sa torche.
La chasseuse avançait, au milieu des arbres. Elle humma l'air. Il était chargé, il ne tarderait pas a pleuvoir. La nuit serait fraiche. Avisant une branche basse, elle s'en approcha et découvrit quelques feuilles mordillées.
- Etrange, pour un sanglier, se dit-elle.
Elle se baissa et écarta quelques autres feuilles. Elle trouva enfin ce qu'elle cherchait quand elle vit une trace - très faible, mais visible quand même. Le sanglier qu'elle traquait depuis deux jours était très proche. Elle suivit les empreintes et arriva pres d'un étang. Mourrant de soif, elle s'approcha et but une longue gorgée d'eau fraiche. Un sintillement au fond du lac attira son attention. Elle se pencha pour voir ce que c'était quand un grondemant la fit se retourner. Le sanglier était là. A quelques metres seulement d'elle. Lil glissa sa main vers son arc et, doucement, y fixa une fleche qu'elle pointa vers l'animal. Elle retint son souffle. Lacha la corde. La flèche partit et alla se planter entre les deux yeux du sanglier. Il ne broncha pas. Au lieu de tomber raide mort, celui-ci tourna sa tête vers la jeune fille. Ses yeux, jusqu'alors cachés dans l'ombre, fixièrent Lil. La chasseuse recula. Les yeux de la bête étaient rouges. Rouges et injectés de sang. Ils émmettaient une lumière brillante, trop brillante. Un autres grondement, plus fort que le premier se fit entendre. Lil recula. Elle était presque assise dans l'eau, maintenant. Le sanglier grogna de plus belle. Il gratta le sol avec son énorme sabot. Lil tendit la main vers son épée.
- Quelle idiote je suis de l'avoir posée si loin de moi ! se dit-elle.
Elle reporta son attention sur le sanglier qui avait encore grogné. Toujours en le fixant, elle glissa sa main jusqu'a son épée. La bête fixa le reste des armes. Et elles disparurent, sous le regard hébété de leur propriétaire.
- Ce nest pas normal, pas normal du tout... dit la jeune fille.
Le sanglier fit un pas en avant et Lil recula de plus belle. Elle leva son épée et la brandit devant elle, pour se rassurer.
- Il ne peut pas me toucher, se dit-elle, s'il avance, il sera embrochée sur mon arme.
Mais celà, elle n'en était pas si sure. Surtout après avoir vu comment le sanglier avait réagi a son premier assaut. La bête gronda. Ce grondement là n'était pas come les premiers. Il était aigu, et Lil y distinga quelques mots du Language des Dieux, les mots de la Magie.
- Je doit rêver, un sanglier ne peut pas faire de Magie, c'est un animal !!! souffla-t-elle.
Mais elle se trompait. Un vent se leva, et son épée disparut, comme ses autres armes. Lil ne se sentait pas rassurée. Et pour cause : elle était a présent désarmée, devant un sanglier maléfique qui n'avait qu'a courrir et a l'embrocher pour mettre un terme a sa chasse... et a sa vie !
Le vent tomba et ce fut le silence. Toute la foret s'était tue, retenant son souffle. Les oiseaux étaient invisibles, le bruit de l'eau atténué, seul restait les quelques grondement de l'animal et le bruit de la respiration de la chasseuse.
Et soudain, l'innévitable arriva.
Le sanglier charga. Lil entendait le sang battre a ses oreilles. Les battements de son coeur s'accélérrerent. Elle se rua dans l'eau, fit face a l'animal qui arrivait droit sur elle. Elle murmura une prière et se protégea le visage avec ses bras, attendant le choc...

~

Attendant le choc... La douleur fut percutante. Le Sanglier, était arrivé au maximum de sa vitesse, et la frappa en plein fouet. Il y eu un craquement sinistre. La jeune fille fut propulsée plus loin dans l'eau, éclaboussant tout sur sont passage. La première chose qu'elle fit quand elle retomba, c'est lever la tête pour voir ou était la bête. Elle avait disparu sans un bruit. Il y eu un autre un craquement et Lil s'affaissa dans l'eau. Sa tête heurta brutalement une pierre. Ses doigts tentairent vainement de saisir quelque herbe qui se serait avanturée dans l'eau, mais elle n'y parins pas. Sa main se raferma sur un petit objet dur et elle ferma les yeux. Tout devint noir.

~


Lil ouvrit les yeux. Elle était trempée... de sueur. Elle se redressa dans son lit, bu une gorgée d'eau fraiche et alluma sa lampe.
- Eh merde ! Je me suis encore endormie en lisant. Elle fixa le livre ouvert qui était posé sur ses genoux un instant : Chroniques des Temps Obscures III de Michelle Paver. Torak était entrain de chasser... Elle s'était endormie et mise dans la peau du personnage. Lil s'étira et regarda son réveil. Il indiquait 6:37. Elle se leva et enfila ses chaussons avant de gagner le coin cuisine. À 13 ans et demi, Lil vivait seule dans un petit studio abandonné. Ses parents étaient morts d'un accident de "travail" il y avait 3 ans de cela. Ils étaient tout deux partis pour un voyage d'exploration en Afrique du Sud et n'en étaient jamais revenu. Depuis, Lil se débrouillait, allant à l'EGED (Ecole Gratuite pour Enfants en Difficultés) le matin et en travaillant l'après midi. Pour gagner de l'argent, elle entretenait les toitures des maisons les plus hautes de la ville. Lil n'avait pas le vertige. Elle ne l'avait jamais eu. Sous les yeux ébahis de ses coequipiers, elle gravissait les facades et atteignait le sommet des plus hauts immeubles de la ville. Le salaire était maigre, mais il lui suffisait.

~

Alors qu'elle marchait, un petit objet tomba de sa tête.
- C'est quoi, ça ? se de manda-t-elle.
Elle se baissa, et examina la chose. C'était un petit médaillon gravé d'un "L" sur le devant et d'un "T" sur le derrière.
- Étrange...
Soudain, tout lui revint en mémoire.
Elle venait de se faire percuter par le Sanglier. Elle était tombée dans l'eau et s'était cognée contre une pierre. Ses doigts avaient attrapés quelque chose. Le Médaillon.
- Impossible ! Je rêvais ! Je ne peux pas avoir ramené cet objet de cette forêt ! s'exclama-t-elle.
Lil prit le Médaillon et s'installa sur son bureau. elle prit une pince et un tournevis pour essayer de l'ouvrir. Elle n'y parvins pas. Malgrès tous ses efforts, le Médaillon restait intact et fermé. Elle le jetta par terre, sauta dessus, le lanca contre le mur... Rien n'y fit. Il était scellé. Lil décida alors d'aller au collège. Elle tenterais de l'ouvrir plus tard. Lil se cuisina un petit déjeuner rapide avec du pain et du fromage et fila s'habiller. Sa garde-robe était très maigre, mais elle aimait ses quelques vêtements. Elle les enfila et partit vers la porte. En pasant devant le mirroir, elle s'arreta. Il lui renvoyait l'image d'une fille mince avec de grands yeux gris-verts et les cheveux bruns presque noirs coupés vers le milieu du cou. Lil poussa la mèche qui lui cachait l'oeil gauche. Elle se voyait tel qu'elle était. La jeune fille portait des grandes chaussettes blanches rayées de noir avec un pantalon en tissu noir déchiré au niveau des genoux, ce qui donnait plutôt un pantacourt. Elle portais aussi un débardeur noir traversé pas une bande blanche. Des grandes mitaines comme ses chaussettes, un peu de maquillage noir, des grandes boucles d'oreilles (un anneau noir et un anneau blanc) et une paire de converses noires en cuir completaient la panoplie noir-blanc dont elle aimait se vêtir. Elle attrapa son sac à bandoullière noir, eteignis la lumière et ferma la porte derrière elle. Elle se mit en route pour le collège.

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À SUIVRE !!